C’est l’histoire banale d’une jeune fille, qui après avoir traversé une première période de vie compliquée, était en quête de sécurité.
Une jeune fille très bonne élève, qui rêvait de faire des études prestigieuses.
J’ai coché toutes les cases :
- des études de droit réussies
- un stage de fin d’études dans un grand cabinet
- un job de rêve
- un CDI
J’étais dans ma zone de confort. Ma carrière était toute tracée. Ma vie allait désormais être un long fleuve tranquille.
Et puis, un jour, au beau milieu d’une réunion sur une opération de fusion-acquisition, une petite voix à l’intérieur a commencé à me souffler :
« Mais bordel, qu’est-ce-que tu fous là ? »
« C’est quoi le sens ta vie exactement ? »
© latrentainetmtc
A compter du jour où je me suis posée cette question du sens de ma vie (surtout de ma vie professionnelle), elle ne m’a plus jamais quitté.
Alors bien sûr, au début, j’ai essayé de l’ignorer. Et plus je l’ignorais, plus elle devenait forte, invasive.
Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille – Acte I
Je n’étais résolument pas prête à déconstruire toute la vie que j’avais mis des années à construire.
Je n’écoutais pas la petite voix, je ne m’écoutais pas.
Et c’est à ce moment-là que tous les trucs que j’avais mis sous le tapis pour me concentrer sur la construction d’une carrière parfaite me sont revenus en pleine tête.
Ils sont revenus d’abord gentiment, avec un peu de stress, des cauchemars, quelques maux de ventre …
Et comme je n’écoutais toujours pas, la petite voix a décidé de passer à la vitesse supérieure. Des crises d’angoisses ont commencé à envahir mes nuits, puis mes soirées, puis mes journées.
Jusqu’à ce que je n’aie plus d’autre choix que d’écouter.
Ceci dit, il n'était pas question de me lancer dans une thérapie de plusieurs années. Je voulais un truc qui agisse vite. Poussée par une croyance concernant l'effet magique de l'hypnose, j’ai poussé la porte du cabinet d’un hypnothérapeute.
Cette rencontre a littéralement changé ma vie. Au bout de quelques séances, j’ai commencé à rapidement aller mieux, ce qui était très déroutant vu mon état initial !
L’hypnose m’a redonné le pouvoir de ma vie. Comme si tout à coup, j’avais de nouveau en main le volant de ma vie et je pouvais aller où je voulais !
J’ai commencé à m’intéresser à l’hypnose comme ça. Je voulais absolument comprendre comment quelque chose qui paraissait aussi simple pouvait être aussi puissant.
J’ai trouvé ça tellement dingue que je me suis dit : « il faut que tout le monde sur cette planète connaisse cet outil ! Qu’il n’y ait plus jamais personne qui se dise que leur vie est foutue parce qu’elles ont des crises d’angoisses et qu’elles ne savent pas les gérer ».
Ça, ça avait du sens. La petite graine était plantée : j’avais envie de me former.
Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille – Acte 2
J’ai mis plusieurs années avant de m’autoriser à me former. L’envie était là, mais pour la fille qui rêvait d’être avocate, le virage de juriste à hypnothérapeute ne paraissait pas négociable.
J’ai nourri mon besoin d’accomplissement personnel dans d’autres projets, des projets sportifs notamment et, puis j’ai eu très envie d’avoir un bébé.
J’avais plus ou moins monté un plan de gestion de projet pour ma maternité, avec un Gant et une analyse des risques (je n’exagère même pas !) quand le Covid a débarqué, avec le confinement et, comme pour beaucoup, l’énorme remise en question.
Et si plus tard, c’était trop tard ?
Fin 2020, je saute le pas et je m’inscris enfin en formation d’hypnose. Après plusieurs mois de pratique intensive, Attraversiamo est né et j’ai commencé à accompagner, principalement des femmes, qui rencontraient des difficultés émotionnelles.
Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille – Acte 3
Le temps a passé, et mon projet de maternité a continué à s’éterniser.
Comme beaucoup de femmes, j’ai cherché toutes les solutions possibles (psychothérapie, acupuncture, kinésiologie, chamanisme … !)
Et puis, en bonne juriste, j’ai commencé à vouloir comprendre, comprendre ce qui se passait. Les réponses des médecins étaient insuffisantes (notamment le combo : « prenez des vacances », « arrêtez d’y penser », « ça viendra tout seul »)
Alors j’ai cherché ailleurs et un beau jour, je suis tombée sur le compte Instagram @Emancipées et le désormais célèbre Fertility Club.
Après quelques semaines d'hésitation, je m'inscrit avec cette idée que je n’avais plus rien à perdre. Et en fait, j’ai finalement tout gagné.
Non seulement le Fertility Club m’a permis de comprendre mon corps, de reprendre le pouvoir sur ma fertilité et de m’affirmer face au corps médical.
Mais, surtout, pour moi, le plus beau cadeau du Fertility Club a été de rencontrer des femmes qui traversaient les mêmes épreuves et comprenaient ainsi parfaitement mes ressentis et mes émotions.
Au milieu d'elles, je me sentais enfin à ma place.
Et c'est ainsi que le Fertility Club est venu confirmer le tournant que j'avais commencé à initier dans ma vie professionnelle.
J'y ai découvert une telle bienveillance, une telle sororité que je me suis dit que je devais absolument faire évoluer mon cabinet Attraversiamo, pour, à mon tour, aider les femmes.
J'ai également contacté Laurène, la fondatrice d’Emancipées, qui m'a fait l'immense honneur de me faire une place dans l'équipe. J'interviens aujourd'hui sur l’espace de partage (« la communauté ») et dans les cercles de parole du Fertility Club.
En parallèle, j’ai créé un nouvel accompagnement pour les femmes et je me suis promis de ne plus jamais laisser aucune femme seule avec ce fardeau de l’infertilité.
Aujourd’hui, c’est la raison d’être d’Attraversiamo.
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